Suivi des juvéniles de poissons
Le suivi des juvéniles de sar commun est une étude réalisée depuis 1994 par le Cefrem (unité de recherche de l’Université de Perpignan). Les données recueillies aident le Parc naturel marin à mieux connaître l'état de santé des espèces et des habitats.
Objectifs
L’objectif est aussi bien d’étudier les zones de nurserie que l’évolution de la population des sars communs au sein du Parc naturel marin et de la réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls.
Ce suivi permet de déterminer la quantité de juvéniles qui va intégrer la population adulte. Le comptage est renouvelé chaque année pour mieux comprendre les facteurs environnementaux (le vent, la houle, le cycle lunaire…) qui pourraient jouer sur l’arrivée des juvéniles.
Le sar commun est une espèce pêchée. Le suivi de sa population est un enjeu de gestion.
Déroulé du suivi
Pour réaliser ce suivi, les agents du Parc naturel marin et du Cefrem sont déposés à très grande proximité de la côte, entre Cap Béar et la commune de Cerbère. Ils sont équipés d’une feuille immergeable retraçant le trait de côte afin de pouvoir annoter l’emplacement, le nombre et la taille des juvéniles rencontrés. Ces observations sont réalisées à la surface de l'eau sur plus d’un kilomètre pour chacun des sites visités sur l'écosystème nommé "roche infralittorale".
La roche infralittorale a une fonction de nurserie pour les juvéniles de poissons, c’est une zone de refuge. Naturellement, les poissons produisent des milliers d’œufs mais seulement quelques-uns survivent et se reproduisent à leur tour. La roche infralittorale est importante pour la bonne reproduction des poissons, sa préservation est essentielle.
Résultats
Les résultats montrent que la présence et la quantité des juvéniles varient en fonction des années.
- Sur une année, jusqu’à 5 000 individus peuvent-être dénombrés contre seulement 250 individus l’été suivant.
- Les "bonnes années" de reproduction semblent arriver tous les dix ans ; elles permettent de renouveler jusqu’à 50 % la population adulte.
Ces résultats changeants démontrent que les espèces ont naturellement besoin de temps pour se régénérer. Ils souligne l’intérêt de ce suivi pour mieux comprendre la reproduction de l’espèce et permettre de développer une gestion plus adaptée du milieu.
Entrevue
Philippe Lenfant, professeur en écologie marine à l’Université de Perpignan et responsable du suivi des juvéniles de poissons, présente ce projet.