Accompagner la pêche professionnelle
Soutenir son développement durable
Le Parc naturel marin mènent plusieurs actions afin d'acquérir des connaissances et d'accompagner les changements de pratiques des professionnels de la pêche afin de préserver l'environnement marin tout en développant leurs activités.
PESCOMED pour une gestion partagée de la petite pêche en aire marine protégée
PESCOMED est un projet porté par le WWF-France en partenariat avec le Parc naturel marin du golfe du Lion et le Parc national des Calanques. Débuté en 2019, ce projet de trois ans vise à développer un mode de gestion partagée de la petite pêche en aire marine protégée. Pour la dernière année du projet (avril 2021-avril 2022), le projet PESCOMED est soutenu financièrement par la région Occitanie et le FEAMP (Fond Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche) en collaboration avec le CRPMEMO (Comité Régional des Pêches et des Elevages Marins Occitanie).
La gestion partagée est un outil innovant et émergent en France. Son principe repose sur la collaboration des différents acteurs (pêcheurs, scientifiques, administrations et représentants de la société civile) pour les prises de décision. Les bénéfices attendus concernent à la fois le bon état de la ressource halieutique et la pérennisation économique et sociale des activités de pêche professionnelle aux petits métiers.
Modèle de cogestion des pêches espagnoles
Dans le cadre de ce projet, une vingtaine de personnes - pêcheurs travaillant dans les périmètres du Parc naturel marin du golfe du Lion ou du Parc national des Calanques, des agents des 2 parcs, du CRPMEM Occitanie et du WWF-France - s'est rendue en Catalogne du Sud à la rencontre des acteurs de la gestion partagée des pêches.
L’objectif de cette visite était de découvrir le modèle de cogestion des pêches espagnol afin de développer un système de gestion comparable dans le Parc, en s’adaptant au contexte local et aux spécificités réglementaires françaises. Cette mission a pu se réaliser grâce au soutien de la plateforme LIFE (Low Impact Fishers of Europe).
Commercialisation et valorisation des produits de la petite pêche locale
Dans le cadre du projet PESCOMED, pour accompagner la transition vers un modèle de gestion partagée durable des pêches, le développement économique du secteur de la pêche artisanale par le biais de la commercialisation et valorisation des produits de la mer est intégré.
Un équilibre est à trouver pour ajuster l’offre à la demande et pour adapter les prélèvements au renouvellement naturel des espèces halieutiques. Cela constitue un ensemble de mesures sociales, économiques et environnementales qui sont à considérer dans le cadre d’une gestion partagée juste et durable.
Cartographie des points de vente de la pêche locale
Au cours de la période de crise liée au Covid-19, le Parc a apporté son soutien au secteur de la pêche, en réalisant en concertation avec les pêcheurs, une cartographie des points de vente de la pêche locale sur le territoire du Parc afin d’appuyer le développement de la vente en circuit court. Un clic sur les items permet d’accéder aux informations précises sur les modes de vente proposés par bateau.
Cartographie des points de vente de la pêche locale sur le territoire du Parc : https://framacarte.org/m/86326/
Des suivis pour acquérir des connaissances
La diversité des métiers pratiqués par la petite pêche côtière rend le suivi des activités complexe. Elle fait peu l’objet de suivis réguliers qui ont pour objectifs de caractériser les activités de pêche aux petits métiers dans le périmètre du Parc (nombre de pêcheurs, techniques de pêche, engins, espèces débarquées) et d’étudier la variabilité spatio temporelle des captures.
- L’Ifremer pilote l’observatoire scientifique de la pêche française y compris sur le Parc (Système d’Information Halieutique - SIH).
- Des observations directes - par entretiens au débarquement avec des pêcheurs volontaires - sont réalisées en compléments.
- Une équipe de recherche de l’Université de Perpignan Via Domitia (laboratoire CEFREM) s’est spécialisée depuis de nombreuses années dans le recueil et l’analyse de ces données.
Les résultats sont à la disposition du groupe de travail pêches et du conseil de gestion du Parc.
Réglementation de l’oursin commun
La reprise de la pêche aux oursins par les professionnels en 2007 a mobilisé le conseil de gestion du Parc naturel marin en 2014 pour réfléchir à la meilleure façon d’assurer la pérennité socio-économique de cette activité, sans mettre à mal les capacités productives de cette population. Pêcheurs professionnels, récréatifs et membres du Parc se sont donc appuyés sur un comptage d’oursins réalisés par l’équipe du Parc montrant que la population d’oursin était déjà fortement exploitée pour proposer une évolution de la réglementation.
Mise en place de la réglementation
Le comité régional des pêches Occitanie a proposé une nouvelle réglementation concernant la pêche en apnée (dates d’ouverture et de fermeture pendant la reproduction, nombre de pêcheurs autorisés par le biais d’une licence, nombre de jours de pêche, quotas…). En parallèle, la pêche récréative a aussi été réglementée pour limiter les prélèvements pendant les périodes sensibles.
- Du 16 avril au 31 octobre : le ramassage des oursins est interdit.
- Du 1er novembre au 15 avril : le ramassage est autorisé mais limité
- 2 douzaines par jour et par personne
- 6 douzaines par bateau de 3 personnes et plus
Attention :
- La pêche en bouteille est strictement interdite, en tout temps.
- À l'intérieur de la Réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls, le ramassage des oursins est interdit toute l'année.
Depuis, les oursins sont suivis régulièrement.
Des comptages réguliers sont effectués par les plongeurs du Parc naturel marin sur la côte rocheuse pour suivre l'état des populations. Deux méthodes sont utilisées :
- comptage sur des quadrats
- comptage le long d’un transect.
Les données prélevées sont : le nombre, la taille des oursins, la nature du substrat et la profondeur.
Ces données permettent d’estimer un nombre d’oursin au mètre carré et une abondance totale de la population.
Entre 2013 et 2018, les études ont montré que la densité moyenne d’oursin a baissé : moins de jeunes sont retrouvés, mais plus d’adultes notamment sur les posidonies.