Aline Fiala

Professeure à l’Université Paris-Sorbonne, ancienne directrice adjointe du laboratoire Arago – Observatoire océanologique de Banyuls

Pionnière de la recherche sur les écosystèmes marins en France, vous avez étudié les océans depuis le rivage jusqu’aux abysses. Spécialiste des écosystèmes profonds, vous étiez, en novembre 2008, à bord du sous-marin, lors des premières plongées sur le canyon Lacaze-Duthiers, au large de Port-Vendres... Quel regard portez-vous sur le Golfe du Lion ?

Ce secteur est exceptionnel. Il concentre de nombreux écosystèmes différents, ce qui en fait l’un des « hotspots » mondiaux de la biodiversité marine. Cette richesse est connue et étudiée depuis longtemps et elle perdure, même si l’on voit des changements qui ne vont pas toujours dans le bon sens…

Aline Fiala, une étoile de mer

Aline Fiala, une étoile de mer

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Aline Fiala, une étoile de mer

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Comment les choses évoluent-elles ?

En mer, bouée scientifique

En mer, bouée scientifique, OOB

Lionel Pedraza / Hans Lucas

En mer, bouée scientifique, OOB

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Comme tout le monde, j’ai malheureusement constaté l’accélération des perturbations sur les milieux naturels, et l’impact de l’homme jusqu’aux endroits les plus inaccessibles. En Méditerranée, on retrouve des bottes en caoutchouc, des filets de pêche, des sacs en plastique, des canettes  dans les canyons, jusqu’à 2 500 mètres de profondeur… C’est consternant.

Cela ne vous décourage pas ?

Nous n’avons pas le droit de nous décourager ! Je veux être optimiste et croire que le bon sens l’emportera. Les milieux naturels sont capables de s’adapter, ils sont résilients si l’on ne dépasse pas un certain niveau de perturbations… La crise sanitaire l’a montré : lorsque l’on arrête les activités, la nature répond positivement. Il s’agit de rendre notre existence compatible avec la bonne santé des écosystèmes. C’est d’ailleurs vital, car l’économie dépend en grande partie des ressources naturelles.

Oursin, OOB

Oursin, OOB

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Oursin, OOB

Lionel Pedraza / Hans Lucas

C’est pour cela que vous avez décidé de vous impliquer auprès du Parc naturel marin ?

Aline Fiala

Professeure à l’Université Paris-Sorbonne, ancienne directrice adjointe du laboratoire Arago – Observatoire océanologique de Banyuls

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Professeure à l’Université Paris-Sorbonne, ancienne directrice adjointe du laboratoire Arago – Observatoire océanologique de Banyuls

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Cet engagement me permet de concilier mes attentes de scientifique, de défenseur de l’environnement et de passionnée du patrimoine culturel maritime. Le Parc a l’intérêt majeur de réunir tous les acteurs impliqués dans le domaine marin afin qu’ils trouvent, ensemble, des solutions qui permettent de faire perdurer les activités économiques, dans le respect du patrimoine naturel et culturel. Ce fonctionnement permet de faire évoluer les mentalités, y compris celles des scientifiques !