Delphine Boulet

Delphine Boulet, chargée d’études « Littoral » à l’Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID Méditerranée)

Quel est le rôle du pôle « Littoral » de l’EID ?

Ce pôle a été créé dans les années 1980 pour lutter contre la submersion du littoral. Notre mission est d’étudier les risques et la dynamique littorale en général, d’y conduire des travaux et de suivre l’évolution de la côte, et des ouvrages qui s’y trouvent, face au phénomène d’érosion.

Delphine Boulet, EID Méditerranée

Delphine Boulet, EID Méditerranée, le Barcarès

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Delphine Boulet, EID Méditerranée, le Barcarès

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Quelle est la situation en région Occitanie ?

Delphine Boulet, EID Méditerranée

Plage le Lydia, Le Barcarès

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Plage le Lydia, Le Barcarès

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Dans les années 1960, le littoral a été aménagé pour capter le flux de touristes qui se rendaient en Espagne ou en région Paca. Des bâtiments, des ports, des campings ont été construits… Les années suivantes, on a constaté un amaigrissement de certaines plages. Pour y pallier, des communes ont fait des aménagements lourds. Elles ont notamment installé des enrochements. Sur les 200 kilomètres de linéaire côtier d’Occitanie, on compte ainsi plus de 200 enrochements en épis, perpendiculaires à la côte, une soixantaine de brise-lames, parallèles à celle-ci, et environ 80 jetées qui permettent d’éviter l’ensablement des ports. En résumé, une cinquantaine de kilomètres, soit un quart du total, est couvert par des ouvrages de génie civil, principalement dans l’Hérault et le Gard. Il n’est pas question de blâmer les communes concernées car lorsqu’elles ont fait ces travaux, les connaissances n’étaient pas celles d’aujourd’hui. Mais l’on sait désormais qu’en essayant de fixer le sable, on ne fait que déplacer les problèmes : aujourd’hui, 22 % des plages de la région sont en érosion1.

1http://littoral-occitanie.fr/Chiffres-cles-51

Pourquoi ?

Naturellement, des échanges de sédiments ont lieu entre les fonds marins proches de la côte, la plage et la dune. D’autres mouvements ont lieu parallèlement au trait de côte, c’est-à-dire d’une commune aux communes voisines. Empêcher ces déplacements, c’est perturber la stabilité à long terme de la côte. Pour ne rien arranger, de moins en moins de sable arrive en mer depuis les grands fleuves, comme le Rhône, à cause des barrages. Enfin, le niveau de la mer monte, du fait des changements climatiques. Bref, tout cela ne va pas dans le bon sens, mais nous remarquons tout de même que les mentalités changent et que la population est de plus en plus sensibilisée à ces problèmes.

Delphine Boulet

Delphine Boulet, chargée d’études « Littoral » à l’Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID Méditerranée)

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Delphine Boulet, chargée d’études « Littoral » à l’Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID Méditerranée)

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Que faut-il faire ?

Plage de Le Barcarès

Le littoral de Le Barcarès

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Le littoral de Le Barcarès

Lionel Pedraza / Hans Lucas

À l’EID, nous préconisons d’entretenir les cordons dunaires existant, en évitant le piétinement, pour protéger la végétation. En effet, celle-ci piège le sable, elle est donc un gage de solidité et de résilience de la dune puisqu’elle lui permet de se reconstituer après une tempête, par exemple. Naturellement les dunes maigrissent en hiver et engraissent en été. Il arrive aussi que certaines, qui semblaient en très mauvais état, se reconstituent après quelques mois ou quelques années favorables. Sur le littoral, ces mouvements sont naturels !