Evolution des plages de la côte rocheuse

Horizon 2050

Les plages de la côte Vermeille nichées entre Argelès-sur-Mer et Cerbère sont des trésors naturels qui façonnent l’identité du littoral du Parc naturel marin. Mais ces joyaux, appelés plages de poche, sont confrontés à des changements majeurs : recul du trait de côte, érosion, submersion marine... Une étude récente s’est penchée sur leur évolution à l’horizon 2050 pour mieux comprendre les défis à venir et permettre d’anticiper les risques. À quoi ressemblera le littoral de la côte Vermeille en 2050 ?

sensi littoral

Le trait de côte à l'horizon 2050

Marie Morineaux / Office français de la biodiversité

Le trait de côte à l'horizon 2050

Marie Morineaux / Office français de la biodiversité

Le trait de côte, un marqueur en mouvement

L'étude réalisée s’est intéressée à l’évolution passée et future du trait de côte. Pourquoi s'intéresser au trait de côte?

Le trait de côte, cette fine ligne qui sépare la terre de la mer, est tout sauf fixe. Les tempêtes, les crues et l’érosion naturelle ou provoquée par l’homme modifient son emplacement au fil du temps. Contrairement à l’érosion, qui implique une véritable perte de sable et de matériaux, le recul du trait de côte est davantage lié à un déplacement de cette frontière.

Sur la côte Vermeille, les plages de poche, souvent alimentées en sédiments par les torrents et les cours d’eau, jouent un rôle clé dans la dynamique du littoral. Mais elles restent vulnérables aux tempêtes, comme celles des 40 dernières années, qui ont causé d’importants dégâts sur les digues et les promenades.

Que disent les résultats de l'étude ?

Entre 2009 et 2020, 80 % des plages analysées montrent un léger recul du trait de côte, avec une moyenne de -0,5 m par an, une tendance encore plus marquée sur les petites plages.

En revanche, quelques zones comme le nord du Racou et le sud de la plage de Banyuls se stabilisent ou gagnent du terrain.

La projection pour 2050 est préoccupante : un recul estimé de 0 à 15 m pourrait toucher la majorité des plages de poche, mettant en danger des infrastructures essentielles comme les réseaux d’eau et d’assainissement.

Les sites les plus vulnérables pourraient être impactés dès 2030, alors que d’autres le seraient autour de 2040 ou plus tard.

Laisse de mer et oiseau du littoral

Débris de bois sur la plage et gravelot à collier interompu

Thierry Auga-Bascou / Office français de la biodiversité

Débris de bois sur la plage et gravelot à collier interompu

Thierry Auga-Bascou / Office français de la biodiversité

La plage du Racou

La plage du Racou, Argelès-sur-Mer

Elodie Cubillas / Office français de la biodiversité

La plage du Racou, Argelès-sur-Mer

Elodie Cubillas / Office français de la biodiversité

Une base pour agir

Cette étude offre une vision globale de l’avenir du littoral, mais elle rappelle aussi ses limites : les projections ont été faites pour des conditions "calmes".

Les tempêtes, avec leurs vagues déchaînées et leurs vents violents, pourraient accélérer le recul et causer des dégâts plus rapidement que prévu.

Malgré tout, ces données sont une première étape précieuse pour aider les élus et gestionnaires à prendre des décisions éclairées.

Pourquoi est-ce important ?

Les plages ne sont pas qu’un lieu de détente : elles jouent un rôle dans la protection du littoral, l’accueil de la biodiversité et la vie locale. Comprendre leur évolution, c’est mieux les préserver pour les générations futures.
 

Cap Béar

Cap Béar (Port-Vendres)

Victoria Magenti / Office français de la biodiversité

Cap Béar (Port-Vendres)

Victoria Magenti / Office français de la biodiversité

Télécharger la synthèse et l'étude complète