Frédéric Cadène

Frédéric Cadène, conservateur de la réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls

La réserve naturelle de Cerbère-Banyuls occupe une place à part…

Cet espace protégé est particulier à plus d’un titre. Créée en 1974 et gérée par le Département des Pyrénées-Orientales, c’est la neuvième plus ancienne réserve naturelle de France. Surtout, c’est la seule réserve naturelle exclusivement marine !

Pouvez-vous décrire l’organisation de l’espace ?

La réserve s’étire sur sept kilomètres de côte allant du Port de Banyuls-sur-Mer au Cap Peyrefite, sur la commune de Cerbère. Elle couvre 650 hectares, dont une zone de protection renforcée de 65 hectares, où toutes les activités humaines sont interdites.

Réserve marine

Agent de la réserve naturelle marine de Cerbère Banyuls

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Agent de la réserve naturelle marine de Cerbère Banyuls

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Côté sensibilisation, comment vous y prenez-vous ?

Réserve marine

Réserve naturelle marine de Cerbère Banyuls

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Réserve naturelle marine de Cerbère Banyuls

Lionel Pedraza / Hans Lucas

À l’époque de la création de la réserve, le public y était assez hostile. Sa valorisation a donc toujours été un enjeu, et un défi. Pour y répondre, en 2000, nous avons mis en place un sentier pédagogique sous-marin de 250 mètres de long. C’est un outil de sensibilisation formidable. Sur les seuls mois d’ouverture, en juillet et en août, 25 000 personnes le parcourent ! Il est localisé tout près de la zone de protection renforcée et « l’effet réserve » est marqué. Les scolaires bénéficient également d'animations gratuites effectuées par les agents de la Réserve. Ce sont près de 50 classes qui sont accueillies pour des actions de sensibilisation.

Comment les usages sont aménagés, là où ils sont autorisés ?

Nous avons mis en place un véritable partenariat avec les usagers, et ils sont très impliqués dans la gestion de leur activité. Par exemple, les pêcheurs professionnels comme amateurs doivent se déclarer au bureau de la réserve, et remplir un carnet de pêche. Le périmètre de la réserve est idéal pour tester de nouvelles mesures de gestion, car les résultats se voient très rapidement.

Frédéric Cadène

Conservateur de la réserve marine et plongeur professionnel

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Conservateur de la réserve marine et plongeur professionnel

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Parlez-nous de cet « effet réserve »…

 

Cette expression désigne l’effet bénéfique d’un espace protégé sur la flore et la faune. Ici, grâce à cette zone de protection renforcée, il est véritablement spectaculaire. L’espèce qui le rend particulièrement visible aux yeux du public est le mérou. Ce poisson carnivore est un indicateur de bonne santé du milieu naturel. Dans les années 80, on n’en comptait qu’une dizaine dans le périmètre de la réserve. Aujourd’hui, ils sont plus de 600, dont 310 dans la zone de protection renforcée ! Bien sûr, l’effet réserve profite aussi aux alentours : à mesure que la population de mérous s’étoffe dans la réserve, on commence à en voir à l’extérieur.

Quelles relations avez-vous avec le Parc naturel marin ?

Portrait de Frédéric Cadène

Frédérice Cadène, conservateur de la réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Frédérice Cadène, conservateur de la réserve naturelle marine de Cerbère-Banyuls

Lionel Pedraza / Hans Lucas

Notre objectif global - la protection du milieu marin - est le même. Cependant, notre périmètre est assez réduit mais avec une protection assez forte, tandis que le Parc est beaucoup plus grand, avec une gestion plus souple. Dernièrement, le Département des PO a engagé une démarche d'extension du périmètre de la Réserve. Nos deux structures travaillent donc de concert afin d'atteindre cet objectif. Nous avons également en parallèle des projets scientifiques communs et nous nous coordonnons mieux pour certaines actions de terrain... Par ailleurs, une commission s’est créée au sein du Conseil de gestion du Parc pour y établir des zones de protection forte, un peu sur le modèle de notre zone de protection renforcée mais avec une réglementation moins drastique. J’y crois beaucoup pour que « l’effet réserve » se multiplie sur le territoire.