Jacques Douay
Jacques Douay, membre du conseil d’administration de la Ligue Occitanie de la Fédération française de voile ; rapporteur de la commission Biodiversité au Conseil de développement durable de l’agglomération Perpignan-Méditerranée ; membre du Conseil de gestion du Parc
Notre côte est-elle favorable à la pratique de la voile ?
Côté vent, c’est un peu compliqué : soit nous en manquons, soit nous en avons trop ! Ce régime exigeant nous permet toutefois d’accueillir des compétiteurs de haut niveau. Ils viennent parfois d’assez loin pour s’aguerrir à la navigation par gros temps, tandis que nos clubs obtiennent des résultats tout à fait honorables en régate.
La compétition, c’est ce qui vous fait vibrer ?
Plus vraiment. Je tire d’avantage de satisfaction de la simple fréquentation du milieu marin en dériveur ou en croisière, de la contemplation des paysages, de l’observation des espèces…
Quel regard portez-vous sur l’évolution de cette activité ?
Étant sensible au milieu naturel, je suis peiné par certaines dérives. Lorsque j’ai débuté, dans les années 60, la Méditerranée était beaucoup moins polluée et, bien sûr, largement moins fréquentée. Je croise aussi un nombre croissant de personnes qui semblent penser que l’argent permet tout, qu’il autorise tout. Parce qu’ils ont les moyens de s’offrir un beau bateau, ils pensent qu’ils peuvent partir naviguer sans formation. C’est aberrant.
Quelle vision de la voile défendez-vous ?
J’aimerais que l’on garde à l’esprit que la voile est avant tout un sport d’humilité, et que la traversée de l’Atlantique ou de la Méditerranée ne peut se faire qu’après un long apprentissage. La crise sanitaire nous a forcé à ralentir, et cela nous a permis de nous reconnecter à nos cinq sens. Il faudrait que l’on continue à prendre du recul, pour profiter pleinement et respectueusement des trésors que la nature a à nous offrir.