Poisson lune

Mola mola

En raison du pas très joli [mola] signifiant meule en grec … l’auteure de cette fiche préfère s’interroger sur le nom courant de ce poisson.
Sa forme ronde ne rappelle-t-elle pas tout simplement celle de la Lune quand celle-ci est pleine ? Et n’est-il pas vrai que ce poisson semble un peu dans la Lune, tant il est parfois possible de l’approcher de près avant que soudainement il sonde avec rapidité, abandonnant l’observateur… toute à sa rêverie !

Fiche d’identité

Nom scientifique : Mola mola
Envergure : 150-200 cm et +
Statut de protection : aucun 
Statut de conservation : espèce menacée classée vulnérable dans la liste de rouge de l’UICN
Aire de répartition : Mers et océans tropicaux, subtropicaux et tempérés 

Poisson lune, Mola mola

Poisson lune (Mola mola) devant un banc de tacauds (Trisopterus luscus)

Patrick Ragot

Poisson lune (Mola mola) devant un banc de tacauds (Trisopterus luscus)

Patrick Ragot

Critères d’identification

C’est le plus grand poisson osseux, il peut atteindre près de 3 m et peser quelques tonnes !
En forme de disque, le corps sans véritable écaille du poisson lune est gris bleuté tirant sur le blanc laiteux à brun. Sa peau présente de petits tubercules rugueux. Il ne possède pas de « queue » mais une « frange » terminale qui lui donne une allure de poisson « tronqué ». Il est équipé de deux grandes nageoires opposées, l’une anale et l’autre dorsale, qui lui confèrent une très grande vélocité dans ses déplacements soudains. Deux petits « moignons » de nageoires pectorales positionnés dans le prolongement des yeux, plutôt un petit bec qu’une bouche présentant seulement 4 dents, terminent de classer cet animal dans la catégorie des poissons aux formes « bizarroïdes ». 

Habitat

Ce poisson spécifiquement pélagique peut toutefois s’observer en mai près des côtes du Parc naturel marin, où des centaines d’individus se rassemblent à la faveur du bloom de planton saisonnier composant un menu fort copieux. 
Bien que n’étant pas doté de vessie natatoire, il est capable de sonder à plus de 400 m de profondeur. 

Mode de vie

En été, le poisson lune se laisse flotter passivement en surface pour capter la chaleur et reconstituer ses réserves thermiques, ne laissant voir que sa nageoire dorsale souvent prise pour un aileron de requin ! 
Bien que n’étant pas un modèle d’hydrodynamisme, il peut parcourir de grandes distances en peu de temps, couché sur le côté, il se propulse en « ramant » avec ses deux puissantes nageoires. 
Méduses, calmars, larves, petits poissons et crustacés composent un menu très varié. 
La reproduction de ce poisson est encore mal connue mais on sait que la femelle pond des milliers d’œufs transparents et minuscules. Les larves sont entraînées par les courants, puis rassemblées en bancs de jeunes adultes, avant de mener une vie solitaire avec l’âge.

Menaces et protection

Il n’existe aucun règlement dans le monde concernant la pêche de cette espèce menacée et vulnérable. Pourtant le nombre de prises accidentelles lié à la pêche est élevé et très préoccupant. La commercialisation de la chair du poisson lune est interdite en Europe cependant, au Japon ou à Taiwan, elle est considérée comme un  mets de premier choix auquel on attribue un certain nombre de vertus. 
Dangereux ou pas pour l’homme, Mola mola est le champion des réservoirs de parasites. C’est la raison pour laquelle, à l’instar de la raie manta, il effectue des sauts et surtout des plats pour se débarrasser des parasites cutanés.