Pourquoi arracher les figuiers de barbarie ?

Le figuier de barbarie (Opuntia stricta), ou encore appelé figuier vulgaire, fait partie de la famille des cactus. Il est originaire d'Amérique centrale et fut importé autour du 17ième siècle afin de fabriquer de la teinture à partir des cochenilles présentes sur les figuiers. En catalogne, les premiers spécimens ont été observés aux Baléares dans le milieu du 20ième siècle.

Dans la réserve naturelle du mas Larrieu, l’hypothèse de l’arrivée de ces figuiers pourrait être l’utilisation par les campings alentour de ces cactus pour faire des clôtures et des haies de séparation. Il existe plus de 100 espèces de figuiers de Barbarie dans le monde dont 5 dans la région et 2 dans la réserve naturelle.

Le figuier de barbarie (ou ici plus précisément l'oponce raide) est une espèce  "majeure" pour laquelle une action est mise en place suite à son impact sur les dunes du littoral. Par sa présence, elle empêche les plantes locales de pousser : elle pompe toute l'énergie des sols et ne laisse presque rien aux autres plantes. De plus, ce cactus se développe particulièrement vite lorsqu’il se trouve sur des endroits secs et dégradés, comme c’était le cas il y a une trentaine d’année dans cette zone.

Depuis 2007, la réserve naturelle du mas Larrieu mène chaque année des opérations d’arrachage des figuiers de barbarie, et tous les 2 ans à partir de 2017.

La première année 18 000 gros figuiers ont été enlevés et depuis, environ 45 000 supplémentaires. En moyenne, lors des opérations d’arrachage, 5 à 10% sont « oubliés » (pas vus car trop petits ou cachés par la végétation ou restes de racines (rhizomes) dans le sol), c'est pourquoi les figuiers continuent de se développer.

Comme les fraisiers, les figuiers de barbarie peuvent se reproduire de façon sexuée (par l’intermédiaire des fleurs) et asexuée (par l’intermédiaire des rhizomes ou par bouturage).

Ramassage figuier de barbarie

Arrachage des figuiers de barbarie dans la réserve du mas Larrieu

Justine Cammal / Office français de la biodiversité

Arrachage des figuiers de barbarie dans la réserve du mas Larrieu

Justine Cammal / Office français de la biodiversité

Avant d'arracher les figuiers, des agents matérialisaient avec des piquets en fer chaque figuier de barbarie repéré, puis une personne pointe chaque pied à l’aide d’un GPS (le positionnement des pieds au GPS permet de voir si les figuiers arrachés repoussent ou pas) et enfin un dernier groupe passe pour les enlever.

Attention, si le bulbe est cassé ou si une raquette (tige aplatie) a été oubliée, le figuier pourra repousser.

Une fois les figuiers arrachés, ils ont été amenés à la déchetterie.

Grâce à ces actions, la dune littorale, qui fait partie de la réserve naturelle, reprend peu à peu ses droits et les espèces protégées ou rares telle que l'Achillée Maritime (seulement 7 pieds dans tout le département), le Phallus hadriani (champignon), l’Œillet de Catalogne… arrivent à se maintenir.

Mas Larrieu

Embouchure du Tech au Mas Larrieu

Frédéric Hédelin - www.photo-hedelin.com

Embouchure du Tech au Mas Larrieu

Frédéric Hédelin - www.photo-hedelin.com

Au fait…. La présence du Parc vous étonne alors que vous l’attendez prioritairement sur le milieu marin ? Une petite explication s’impose !

Ce secteur est reconnu pour ses habitats et espèces d’intérêt communautaire mais le périmètre inclut également une zone marine dont la surface est supérieure à la partie terrestre. De fait, la loi dispose que c’est le Parc naturel marin qui doit gérer le site… d’où une convention de coopération avec la commune d’Argelès-sur-Mer, par laquelle ce genre de collaboration sur le terrain est prévue !

Le Parc naturel marin du golfe Lion, dans le cadre de cette co-gestion du site mixte Natura 2000 participe donc à cette opération.