Les informations sur les mouvements des espèces hautement migratrices sont importantes. Le projet MOUVBLUE vise à mieux comprendre le requin peau bleue : son écologie, son utilisation des écosystèmes marins en fonction des saisons, la connectivité des populations et la structure des stocks. L'objectif étant de mettre en œuvre des mesures de gestion et de conservation appropriées.

Le requin peau bleue est un grand migrateur qui a une répartition mondiale. Il est considéré comme l'un des prédateurs marins les plus abondants, écologiquement et économiquement important. Il est de ce fait le requin le plus pêché au monde par les pêcheries industrielles, artisanales et récréatives. En Méditerranée, il demeure le dernier requin encore relativement abondant et son rôle est crucial dans cet écosystème.

Un large programme de marquage satellites de requins peau bleue a été mené par l’Ifremer entre 2012 et 2017. Il a permis de définir les zones de concentration, d’interaction avec les activités humaines et les couloirs de migration.

Les premières analyses des données collectées pendant une période de 6 ans montrent que :

• Les mouvements « restreints » à la zone Ouest Méditerranée confirme l'existence d'un stock méditerranéen et pourrait indiquer des distinctions génétiques entre les deux bassins.
• Les zones à forte utilisation de requins bleus en Méditerranée occidentale sont principalement confinées aux eaux du talus continental.
• Les migrations sont saisonnières, et liées aux courants dominants.
• Les « Hot spots » sont associés aux structures océaniques particulières (gyres, zones d’upwelling).
• Des comportements individuels liés à des structures environnementales particulières. 

Cette étude a également mis en évidence quelques éléments laissant penser que le Golfe du Lion constitue une zone fonctionnelle importante dans le cycle de vie de l’espèce en Méditerranée occidentale. Les éléments suivants évoquent une utilisation de cette zone pour la reproduction et la nurserie :

• Les requins de l’année sont plus abondants que dans les autres zones.
• Ils y restent ou y reviennent pour de longues périodes, et leur présence est observée chaque année.
• Des marques d’accouplement ont été observées sur plusieurs femelles dans cette zone.

L’équipe du Parc remercie chaleureusement tous les pêcheurs de loisir des différentes fédérations, les moniteurs, les guides de pêche et les pêcheurs professionnels qui se sont portés volontaires à ce projet scientifique.