Un littoral artificialisé

Le littoral méditerranéen fait face à une activité touristique importante, à l'origine de l'urbanisation des côtes. Le littoral du Parc, a connu un essor touristique à partir de 1963 avec pour origine la Mission Racine. Aujourd’hui la côte est fortement urbanisée, et l’érosion est de plus en plus importante. Pour remédier à cela, des aménagements sont faits afin de ralentir ce phénomène et protéger le littoral. 

Urbanisation

La “Mission Racine” lancée par décret le 18 Juin 1963 est à l’origine de la forte anthropisation du littoral d’Occitanie. En effet, majoritairement viticole, la région Languedoc-Roussillon et ses 226 km de côtes (dont 100 km font maintenant partis du Parc) a pris l'initiative d’engager des travaux afin de construire des infrastructures touristiques et portuaire dans le but de développer le littoral Méditerranéen. L’initiative à été prise en lien avec la crise viticole ainsi que pour capter les flux touristiques qui allaient soit vers la côte d’Azur, soit vers l’Espagne, grâce au développement de l’attractivité du territoire et a ainsi façonné le littoral aujourd’hui observé. 

Dans le territoire du parc, on observe trois des sept grandes unités touristiques construites entre 1963 et 1983 à savoir Port-Leucate, Port Barcarès et Saint-Cyprien. Ces nouvelles infrastructures portuaires ont été implantées dans d’anciennes zones marécageuses, elles ont donc été asséchées et démoustiquer au préalable. Afin de relier les ports ainsi que les nouvelles stations balnéaires, des routes ont dû être créées. De même, des coupures vertes ont été réalisées entre chaque station. 

Port Leucate

Frédéric Hédelin - www.photo-hedelin.com

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Port Le Barcarès

Port Le Barcarès

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Port Le Barcarès

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Port de Saint-Cyprien

Port de Saint-Cyprien

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Port de Saint-Cyprien

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Artificialisation

La construction de ports, de stations balnéaires ainsi que de nombreuses interventions humaines au niveau des fleuves (digues, barrages) et des embouchures ont provoqué une modification conséquente de la morphologie des cours d’eau et des apports sédimentaires que ceux-ci engendraient.

Cette diminution des apports sédimentaires couplée à l’urbanisation massive du littoral sont les principales causes de  l’érosion côtière et la perturbation de la dynamique hydro-sédimentaire du système, soit l’ensemble des échanges et des transferts de sédiments qui se produisent sous l’action des vagues ou des courants.

Vue aérienne de Sainte-Marie-la-Mer

Sainte-Marie-la-mer. Camping "La Pergola" - épis et brises-lames

Frédéric Hédelin - www.photo-hedelin.com

Sainte-Marie-la-mer. Camping "La Pergola" - épis et brises-lames

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Tous ces nouveaux aménagements ont fortement perturbés le littoral. En effet, le besoin de sable pour les constructions et les digues de port bloquant la dérive littorale ont créé des zones en déficit de sédiments et de l’érosion. Pour remédier à cela, des ouvrages de protection contre la mer en “dur” ont été construits.

Ils sont un obstacle à l’écoulement naturel : ils modifient le transport de sédiment le long de la côte (appelé transit sédimentaire). Cette perturbation occasionne une accumulation sédimentaire en amont-transit non souhaitée (zone d’accrétion, matérialisée par une avancée du trait de côte) et une érosion en aval-transit (marquant un recul du trait de côte). Ce phénomène s’observe  à proximité immédiate de l’ouvrage mais aussi sur des zones plus éloignées en modifiant la position et la migration des barres d’avant-côtes. Les barres d'avant-côte se constituent par le déferlement de la houle là où la profondeur diminue (près du trait de côte). Leur taille et leur forme peuvent varient selon la force et la direction de la houle, notamment en cas de tempêtes. Elles sont le premier rempart contre l’érosion. 

Afin de remédier à l’érosion importante des côtes, des aménagements de défenses contre la mer ont été installés (brise-lame, épis, enrochements, digues…). Ces ouvrages sont  présents dans le territoire du parc et concentrés principalement près des ouvrages portuaires. Ils ont pour but de réduire ou à défaut de fixer le trait de côte, mais pour la plupart, ne font que reporter le problème chez les voisins. 

Aujourd’hui, de nouvelles techniques de protection du littoral existent, avec des solutions basées sur la nature. Les ouvrages de restauration dunaire, avec des piégeurs de sables, des rechargements artificiels en sable et des couverts végétaux sont privilégiés.    

Aménagement des plages

Ganivelle utilisée pour protéger la plage contre l'érosion

Provence Lanzellotti / AURCA - ObsCat

Ganivelle utilisée pour protéger la plage contre l'érosion

Provence Lanzellotti / AURCA - ObsCat

Changement de stratégie et adaptation au changement climatique

Fort de ce constat, à  partir de 2001, un changement s’opère de la part des services publics et les techniques dites “douces”, qui favorisent l’évolution naturelle, sont privilégiées. En 2009, le Grenelle de la mer met en évidence le besoin d’une stratégie nationale pour gérer le trait de côte.

Cette Stratégie Nationale de Gestion Intégrée du Trait de Côte (SNGITC) sert actuellement de cadre de référence et commence à être déclinée en stratégies régionales (SRGITC).

En Occitanie, cette stratégie est doublée par le plan Littoral 21 qui à pour objectifs de doper l'attractivité du littoral méditerranéen en Occitanie à travers 2 axes :

  • la gestion des ressources naturelles
  • la rénovation des stations du littoral et la gestion du trait de côte face à l’érosion.

Lancée en 2017, plus de 550 projets ont déjà été soutenus par la Région, l'État et la Banque des Territoires depuis son lancement et de nouveaux projets sont prévus pour 2020-2021.