Valoriser le patrimoine culturel

L'exemple de l'épave Port-Vendres 1

Le Parc naturel marin du golfe du Lion et ses partenaires ont permis le pré-remontage du navire Port-Vendres 1 en 2015, cette opération qui a durée quatre mois, a consisté à établir l'état de conservation de cette épave, a numéroter toutes les pièces de bois du navire en les réidentifiant à partir des plans, et à une mise en caisse pour un stockage durable en vu d'une valorisation potentielle.

Le navire romain Port-Vendres 1 a coulé dans l’avant port de Port-Vendres. Connue dès 1929, son épave était située par 5 à 6 mètres de profondeur ; elle fut sortie de l’eau en 1974.

Après des dizaines d’années de traitement puis d’entreposage, le Parc naturel marin du golfe du Lion et ses partenaires ont entrepris le pré-remontage de cette épave en avril 2015.

La réalisation d’un film documentaire et d'animation d’une dizaine de minutes mêlant images 3D et photos d’archives permet de retracer l’histoire de ce navire et sa destination présumée.

Epave romaine Port-Vendres 1

Le navire serait parti de Cadix et était à destination d'un autre grand port entrepôt, probablement Narbonne.

Office français de la biodiversité

Le navire serait parti de Cadix et était à destination d'un autre grand port entrepôt, probablement Narbonne.

Office français de la biodiversité

Un navire transportant une importante cargaison

Le navire Port-Vendres 1 était un navire qui transportait des marchandises.
Ce bateau était de grande taille (environ 20 mètres de long et 8 mètres de large) par rapport aux autres navires romains de cette époque.
Sa capacité de chargement était importante : plus de 2000 amphores.

Dernier voyage du navire :
  • Port de départ : Cadix ou Séville
  • Cargaison : amphores et mobiliers en provenance lusitanienne (Portugal), de Bétique (région de Séville) et d’Afrique du Nord
  • Produits transportés : huile et poisson entier en saumure
  • Destination : un autre grand port entrepôt, probablement Narbonne, à partir duquel les marchandises seraient redistribuées dans les petites villes de la côte et dans l’arrière-pays, probablement jusqu’à Toulouse.

Le naufrage

Le navire a probablement sombré en tentant de s’abriter dans la rade de Port-Vendres qui constituait un abri naturel pour des navires en provenance du sud.

Le capitaine a sans doute tenté d'évacuer l'eau par la "pompe de cale", constituée de petits disques de bois fixés sur une corde.
Puis, il a tenté de colmater la voie d'eau avec un de ses voiles, glissée sous la coque.

Epave romaine Port-Vendres 1

Le capitaine a sans doute tenté d'évacuer l'eau par la "pompe de cale", constituée de petits disques de bois fixés sur une corde.

Office français de la biodiversité

Le capitaine a sans doute tenté d'évacuer l'eau par la "pompe de cale", constituée de petits disques de bois fixés sur une corde.

Office français de la biodiversité

Epave romaine Port-Vendres 1

Le navire Port-Vendres 1 était un navire qui transportait des marchandises. Sa capacité de chargement était importante : plus de 2000 amphores.

Office français de la biodiversité

Le navire Port-Vendres 1 était un navire qui transportait des marchandises. Sa capacité de chargement était importante : plus de 2000 amphores.

Office français de la biodiversité

Objets retrouvés à bord du navire

Plus de 600 objets de mobiliers (bien culturel maritime) ont été retrouvés dans l’épave, véritable témoignage de la vie de l’époque :

  • des céramiques culinaires africaines,
  • des jetons, des dés à jouer,
  • des hameçons, des plombs de pêche,
  • mais aussi soixante-huit monnaies de bronze ont été retrouvées, perdues sous le plancher de cale mais aussi une pièce à l'effigie de l'empereur Constantin, dans la cavité d’emplanture du mât. La majorité appartient à la deuxième moitié du IVème siècle, les plus récentes, appartenant à la décennie 383-392. Ce dépôt de monnaie sous l'emplanture du mât est une tradition ancienne qui perdure de nos jours.

Chronologie en quelques dates

Fin du 4ème siècle après J.C. : date probable du naufrage
1929 : découverte de l’épave
1962-1965 : réalisation de deux campagnes de fouilles
1974 : sortie hors de l’eau de l’épave
1974-1984 : traitement des bois de l’épave au sel de chrome, par le DRASSM en cuve pendant 10 ans à Marseillle
1984-2015 : entreposage de l’épave dans la caserne du fer à cheval à Port-Vendres
2015-2016 : pré-remontage dans un hangar à Argelès-sur-Mer et stockage durable
2017 : Réalisation d’un film 3D sur l’histoire de l’épave

Epave romaine Port-Vendres 1

Fin du 4ème siècle après J.C. : date probable du naufrage

Office français de la biodiversité

Fin du 4ème siècle après J.C. : date probable du naufrage

Office français de la biodiversité

Historique des épaves extraites de l’eau dans le monde

Port-Vendres 1 est le 3ème navire romain au monde sorti de l’eau
1961 : Wasa, 17ème siècle, Suède
1971 : bateau punique de Marsala, 241 av. J.-C., Sicile
1974 : Port-Vendres 1, navire romain du 4ème siècle apr. J.-C., France
1982 : Mary Rose, 16ème siècle, Angleterre
2007 : Nanhai 1, av. 13ème siècle, Chine
2008 : épaves punico-phéniciennes, 7ème siècle, Espagne

Les partenaires du pré-remontage

  • L’Office français de la biodiversité dont le Parc naturel marin fait partie
  • Le ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer
  • Le DRASSM
  • EDIKOM
  • Jean-Marie Gassend
  • La mairie de Port-Vendres
  • Le département des Pyrénées-Orientales
  • L’ARESMAR (Association pour les Recherches Sous-Marines en Roussillon)
  • Le GAPAMAR (Groupement des Associations du Patrimoine Maritime Roussillonnais)

Pour en savoir plus

Lire l'article de Patrimoines du sud, numéro 6, septembre 2017, Heur et malheur d’une épave d’époque romaine découverte à Port-Vendres. Marie-Pierre JÉZÉGOU, Nathalie HUET, Jean-Marie GASSEND et alii