Jean-Luc Stoss |Parc naturel marin Golfe du Lion

Portraits

Jean-Luc Stoss, patron de canot pour la Société nationale des Sauveteurs en mer (SNSM)

De quels bateaux dispose la SNSM, sur le littoral parc naturel marin ?

Cinq navires se partagent le département des Pyrénées-Orientales : un semi-rigide à Cerbères, trois canots « tout temps » basés respectivement à Port-Vendres, Canet-en-Roussillon et Le Barcarès, et un canot plus moderne, dit de « deuxième génération » de 11,80 m, Le Notre-Dame de Villerase, basé à Saint-Cyprien, dont je suis patron.

Dans quel contexte intervenez-vous ?

Je voudrais d’abord rappeler que la vocation de la SNSM est le sauvetage des personnes, assuré gracieusement, par des équipes de bénévoles, grâce aux financements de donateurs. Le remorquage et la récupération du matériel ne vient qu’en second lieu. Pour ce qui est du contexte, la plupart de nos interventions se déroulent en saison touristique et, malheureusement, sont liées à de l’impréparation et à de la négligence. Typiquement, l’été, sur nos côtes, une brise matinale vous emmène tranquillement au large. Un peu plus tard dans la journée, le vent du sud se lève. Vous vous retrouvez alors en difficulté, dans une mer démontée, avec des vagues qui vous poussent vers la côte. Ces conditions sont banales, mais beaucoup de gens de passage sortent sans se renseigner, sans être équipés convenablement ou même sans savoir naviguer ! Ils se mettent en danger, et c’est regrettable. Bien sûr, il y a aussi les impondérables : avarie moteur, chutes traumatiques en kitesurf…

Racontez-nous votre meilleur souvenir.

S’il faut en choisir un, c’est peut-être la fois où nous avons récupéré l’Obock, le voilier de la famille de Monfreid, racheté par un particulier et basé à Canet, qui avait cassé son étai de mat. Grand écrivain, aventurier et navigateur, Henri de Monfreid, m’a toujours fasciné. Il est de ceux qui m’ont donné envie, étant jeune, de devenir marin. Le sauvetage s’est déroulé au petit matin, et j’ai tout de suite reconnu la silhouette typique du boutre arabe émerger du brouillard. C’était très émouvant, et ça a été une grande satisfaction de contribuer à la sauvegarde de ce bateau du patrimoine maritime.

Quelles relations avez-vous avec le Parc naturel marin ?

Nous nous voyons régulièrement en mer, et nous nous saluons, mais je regrette que nous n’ayons pas encore pu mettre nos moyens nautiques à disposition des agents du Parc. Nous avions pourtant prévu de participer au comptage des cétacés, mais, bêtement, des contraintes administratives nous en ont empêché. J’espère que ce n’est que partie remise !